Le cycle de la violence conjugale


Explication du cycle de la violence

Dans un couple où il y a de la violence, le couple se retrouve toujours  à l’intérieur d’un cycle appelé le cycle de la violence.  Ce cycle permet à la personne qui agit de la violence de continuer d’utiliser de tels gestes dans le temps.  Il est important de bien comprendre ce cercle vicieux si on veut en sortir.  Il est aussi essentiel de savoir à tout moment où on se situe dans ce cycle pour pouvoir en sortir.  Il est important de comprendre que les deux personnes du couple sont dans ce cycle et sont affectées par celui-ci.

Le cycle de la violence commence toujours par un geste de violence :  La personne utilise des comportements violents suite à un élément déclencheur qui lui fait vivre des émotions.   L’élément déclencheur fait suite à une accumulation de frustration. Voici quelques exemples de comportements violents  : contrôle, ridiculise, crie, traite de noms, rabaisse, frappe dans les murs, lance des objets, serre bras, pousse, frappe… (Vous pouvez vous référer à notre questionnaire d’évaluation de mes comportements pour avoir plus de détails.)

Après la violence vient le regret : Période où la personne qui utilise de la violence exprime ses regrets à l’autre car il a peur de perdre la relation, elle va partir… donc il lui dit :  tu ne mérites pas cela, je n’aurais pas dû.  À cette étape il y a souvent un mais…  je n’aurais pas dû mais…  Le mais sert de justification, de déresponsabilisation de ses comportements.

Vient ensuite les promesses :  la personne fait de multiples promesses pour ne pas perdre la relation. Exemple : je vais changer, je ne recommencerai jamais, je vais me contrôler, je vais aller chercher de l’aide… Pour l’autre qui aimerait que la violence cesse et que tout soit comme avant, les promesses créent de l’espoir.

Efforts :  Durant cette période l’homme va tout faire pour se faire pardonner et faire plaisir à sa conjointe. Il va la séduire et tenter de la reconquérir. Il va être « low profile », se fait oublier, ne va rien dire qui risque de lui nuire, va  faire comme si rien le dérangeait, file doux.

La lune de miel : Pendant cette période :  tout va bien, la vie est belle et il n’y a aucun conflit. L’homme est gentil, affectueux, donne des cadeaux… Il y a beaucoup de rapprochement dans le couple.  C’est une période qui est agréable pour le couple qui enfin se retrouve comme au début de leur relation avec le rêve qu’il n’y aura plus de violence.  La femme retrouve l’homme qui l’a séduite, elle revoit les qualités de cet homme, il y a beaucoup d’espoir.

Frustration :  Période normale dans un couple où il y a des choses qui nous dérangent et nous fâchent.

Cumul :  Période d’accumulation de frustrations, l’homme ne dit rien et frustre par en dedans. Souvent il ne va pas en parler car il veut demeurer dans la lune de miel ou qu’il a peur du conflit ou peur de perdre sa conjointe.

Hostilité : Période où l’homme montre indirectement ou directement ses frustrations pour que l’autre commence à s’en rendre compte : soupire, boude, sarcasmes, claque porte, marche fort, impatience, irritabilité… De plus en plus, l’agressivité est dirigée sur sa conjointe et devient de plus en plus apparente.

L’importance du Temps d’Arrêt

C’est entre la période de frustration et d’hostilité que l’homme doit faire ses temps d’arrêt pour éviter de faire de la violence et prendre conscience de ce qu’il vit. Le temps d’arrêt permet de diminuer la tension de l’homme et d’éviter un geste de violence.  Si l’homme utilise son temps d’arrêt et fait une démarche de thérapie il pourra alors espérer sortir du cycle de la violence.

Justification

La justification est présente partout dans le cycle de la violence. L’homme va utiliser cette stratégie pour se déculpabiliser, pour excuser son comportement et faire porter le blâme sur les autres. Exemple : je n’aurais pas dû te crier après mais tu sais je suis fatigué, j’ai eu une grosse semaine, mon boss a été sur mon dos toute la journée, j’ai mal à la tête, t’aurais dû t’en rendre compte… Il se déresponsabilise de ses comportements et en fait porter la responsabilité à l’autre.

La Satisfaire  versus Insatisfait

Il y a deux sections dans le cycle. Du côté du regrets, promesses, efforts et lune de miel (côté femme) : l’homme est axé sur sa conjointe, il essaie de la satisfaire. Du côté frustration, cumul, hostilité et violence (côté homme) :  l’homme est axé sur lui, il est insatisfait.

Comment sortir du cycle

Pour commencer, l’homme doit prendre conscience qu’il tourne dans le cycle. Ensuite, il doit faire son Temps d’Arrêt avant d’utiliser des comportements violents. Pour finir, l’homme doit faire des efforts pour demeurer hors du cycle en utilisant une bonne communication, en nommant ses émotions et ses besoins, en gérant adéquatement sa colère, en développant l’écoute de l’autre, en vérifiant ses perceptions, en questionnant ses scénarios, en négociant… L’homme, qui est centré sur ce qu’il vit, qui reconnaît la responsabilité de ses comportements, qui fait une démarche pour lui-même, qui est empathique envers ce qui vit sa conjointe, est sur la bonne voie pour sortir du cycle de la violence.

Danger de demeurer dans le cycle

Il y a un danger de rester dans le cycle car on observe une augmentation de la fréquence et de la gravité des gestes de violence. On observe également un débalancement dans le cycle. La violence, l’hostilité, le cumul et la frustration prennent de plus en plus de place au détriment des regrets, des promesses, des efforts et de la lune de miel.

 


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5 réponses à Le cycle de la violence conjugale

  1. frederick lamonde dit :

    bonjour ,
    je veux me déprogrammer à reproduire ce cycle dans ma vie , quel sont les outils possible ?
    livres , professionnel , clinique
    merci

    • Julio dit :

      Bonjour Frederick,

      Tu demandes « quel sont les outils possible ? livres […] »

      Je comprend ta question; Tu veux prendre ta responsabilité. Way to go !

      En lisant ton message j’ai pensé au livre « Les Mots sont des fenêtres (où des murs) » par MARSHALL ROSENBERG.

      Dans l’article ci-haut, il est écrit: « l’homme doit faire des efforts […] en utilisant une bonne communication, en nommant ses émotions et ses besoins, en gérant adéquatement sa colère, en développant l’écoute de l’autre, en vérifiant ses perceptions »

      Je pense que la technique de la Communication Non Violente (CNV) élaborée par M. Rosenberg est tout-à-fait appropriée; Cette méthode repose sur 4 étapes, soit:

      1. Observation : décrire la situation en termes d’observation partageable ;

      2. Sentiment : exprimer les sentiments ressentis face à cette situation ;

      3. Besoin : clarifier le(s) besoin(s) qui est la source du sentiment ressenti ;

      4. Demande : faire une demande respectant les critères suivants : réalisable, concrète, précise et formulée positivement. Si cela est possible, que l’action soit faisable dans l’instant présent. Le fait que la demande soit accompagnée d’une formulation des besoins la rend négociable.

      J’ai décidé de laisser mon message ici, car j’espère qu’il permettre à au moins une personne de se libérer de ses souffrances et commencer à bâtir un monde meilleur pour nos enfants. Bonne lecture !

  2. Jessy Gingras dit :

    Jai vecu de la violence pendant 6 ans…avec du recul auj….je me dis que la premiere etape c’est de se lavouer soi meme….ensuite le dire aux gens qui sont proches….ensuite…on peu avancer…Avec ces gens de confiance.

  3. mb dit :

    j’aimerais lire des témoignages de personnes qui ont réussi à sortir de ce cycle : )

  4. Alex dit :

    Ce qui m’attriste dans la majorité de ce genre d’articles, c’est que l’homme est systématiquement considéré comme le mauvais, le méchant.
    Que se passe-t-il quand c’est la femme qui est violente?
    Quand elle justifie le dénigrement, les humiliations, les insultes, finalement les coups par des promesses non tenues (sic), voire par des mensonges (resic) permanents.
    Que peut faire l’homme à part fuir la femme qu’il aime?
    Oui il existe des femmes perverses narcissiques, hélas.
    Pour répondre à la question de sortie du cycle, ce genre de comportement vient de loin, très loin. En général une enfance malheureuse et très souvent pour les femmes une relation au père catastrophique (absence, violence, etc.). A part une thérapie longue durée, je ne vois pas de solution.

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