L’approche 1-2-3


Objectif

L’objectif de l’approche 1-2-3 ou du temps d’arrêt est de permettre d’arrêter le comportement inadéquat ou impulsif de l’enfant.   Cette technique permet d’arrêter l’escalade de discussion et d’intervention suivant un comportement dérangeant  de l’enfant.

L’approche 1-2-3 est utilisée pour arrêter les comportements dérangeants tels s’obstiner, crier, frapper, agacer, harceler, provoquer….

Pour commencer….

Il faut expliquer l’approche à l’enfant. La présence des deux parents est fortement suggérée ou la présence des éducatrices en lien avec l’enfant.

Lorsque l’enfant a un comportement qu’il doit arrêter, le parent lui dira 1. Il s’agit en fait d’un avertissement qui mentionne à l’enfant qu’il doit arrêter ce comportement immédiatement. Si l’enfant ne réussit pas à s’arrêter vient alors un 2. Si le comportement persiste vient alors un 3, le trois s’accompagnent toujours d’un temps d’arrêt d’environ 1 minute par chaque année d’âge de votre enfant. Il s’agit de permette une pause à l’enfant. Idéalement, l’endroit choisit doit être à l’écart du parent. Il pourrait être dans la même pièce, mais il est préférable à ce moment là que le regard visuel de l’enfant ne puisse être sur le parent.

Lorsque l’enfant revient du temps d’arrêt, c’est finit pour tout le monde. Il est important de repartir à neuf. Cependant, si l’enfant est en crise, le temps d’arrêt débutera alors qu’il sera calme.

Par contre, si le comportement est plus grave, par exemple, si l’enfant frappe quelqu’un,  alors ce sera un 3 tout de suite. Donc temps d’arrêt de quelques minutes selon l’âge de l’enfant. Encore une fois, quand le temps d’arrêt est terminé, c’est finit et on repart à neuf. Si l’enfant continue le comportement une fois le temps d’arrêt écoulé, le parent recommence à compter.

Il est important d’être constant, plus on est constant plus l’approche sera efficace. On peut voir les effets de cet approche entre 1 et 15 jours. Plus on utilise cette méthode, plus l’enfant ne se rendra pas au 3. Généralement l’enfant arrêtera après le 1 ou le 2.

Règle de base à respecter pour la réussite de la méthode c’est pas de discussion et pas d’émotions. Il ne faut pas commencer à dire 1 et argumenter notre choix ou se laisser emporter dans une gamme d’émotions car on aura comme effet de stimuler le sens du défi  de l’enfant et on provoquera le goût d’une chicane.

Voici deux exemples d’application de la méthode 1-2-3 tirés du livre Ces parents à bout de souffle de Suzanne Lavigueur.

Exemple 1
« Maman est-ce que je peux avoir un biscuit? »  » Non mon chou! »  » Ah! Pourquoi? »  » Parce qu’on va souper à six heures » « Oui mais j’en veux un quand même, j’ai faim! » « Ça c’est 1. » « Tu ne veux jamais rien! » « Ça c’est 2″  » Ça c’est stupide. Si tu ne veux pas, j’te déteste et je ne te parlerai plus jamais! » « Ça c’est 3, tu prends un cinq minutes (temps d’arrêt) » et l’enfant s’en va dans sa chambre.

Exemple 2

Luc, huit ans, fouille dans le coffre de crayons de sa soeur.  » Non Luc, tu laisses le coffre de Nathalie à Nathalie. » Luc continue. « Ça c’est 1. » Luc sort le crayon qu’il cherchait dans le coffre. « Ça c’est 2 ». Luc resserre rapidement le contenu et passe à autre chose.

Lorsque l’on veut appliquer la méthode 1-2-3 il est important de savoir que cette méthode s’applique pour des comportements  qui perdurent et qu’on veut arrêter. Il est important alors de faire une liste de ces comportements. Une liste que tout le monde connait et comprend  tant l’enfant que les parents.

Il est important d’éviter les 1-21/4-21/2-3…. Donc s’assurer d’utiliser le bon décompte 1-2-3. Par contre il faut laisser à l’enfant un temps entre chaque avertissement afin qu’il puisse se reprendre en main. Par contre si on avertit notre enfant sur des comportements qui sont différents, on comptera à partir de 1 pour chacun de ces comportements dérangeants.

La technique du 1 à 3 sert sur une période de vingt minutes, après ce délais si le jeune recommence le comportement on recommence le décompte à 1 (même si on était rendu à 2). Par exemple, Nathalie crie après son frère, ça c’est 1, 7 minutes plus tard elle pousse son frère, ça c’est 2, finalement elle cesse ce comportement.  Après 20 minutes, elle recommence à s’en prendre à son frère,  on recommence donc la technique à 1.

Si l’enfant refuse de se rendre dans sa chambre, le parent le prend par la main et l’amène dans sa chambre. Ne pas oublier pas de discussion, pas d’émotions. Si l’enfant est trop lourd, il faut offrir à l’enfant un choix qui est soit de prendre son temps d’arrêt soit de perdre un privilège. Si l’enfant fait le choix de perdre le privilège il serait judicieux que le parent prenne le temps d’arrêt en allant dans sa chambre écouter de la musique, lire un livre etc. Car le but premier de cette méthode est d’éviter l’escalade qui finira avec une chicane. De plus, si l’enfant sort de sa chambre avant le temps écoulé, le parent ajoute alors des minutes car l’enfant sait très bien que sortir de sa chambre ne fait pas partie de l’entente. On peut même arriver à fermer la porte et parfois même la barrer.

Il ne faut pas oublier que le temps d’arrêt n’est pas une punition. Par conséquent l’endroit choisit pour faire le temps d’arrêt peut être intéressant. Par contre on doit éviter la télévision, l’ordinateur, le téléphone, les amis…mais l’enfant peut se trouver une petite activité à faire. Ce qui est important c’est de couper le contact visuel entre le parent et l’enfant.

Que faire si on est à l’extérieur ou dans un lieu public? Le parent doit être prêt à cette éventualité. Le temps d’arrêt peut alors se prendre dans l’auto, dans les toilettes…. Aussi, le parent peut utiliser la perte de privilège.

Les avantages de la méthode 1-2-3 tirés du livre: « Ces parents à bout de souffle de Suzanne Lavigueur ».

Elle limite l’impulsivité de l’enfant et du parent        
Elle clarifie le rôle de l’autorité parentale
Elle sollicite la capacité d’auto-contrôle de l’enfant
Elle donne un message clair
Elle rend la conséquence du comportement clair
Elle limite la rancune
Elle est facile à apprendre
Elle offre un équilibre au parent plus agressif ou plus permissif

 

Après un certain temps, l’enfant n’aura plus besoin du 1-2-3. Par contre si le comportement revient après un certain temps il sera peut-être nécessaire de reprendre la technique du 1-2-3 pour une certaine période.

Bibliographie:

Ces parents à bout de souffle 3e édition, Suzanne Lavigueur, Les éditions Québécor, Montréal, 2006.

Apprivoiser l’hyperactivité et le déficit de l’attention, Colette Sauvé, CHU Sainte-Justine, Montréal, 2007.

Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, Stacey Bélanger et autres, CHU Sainte-Justine, Montréal, 2008.

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1 réponse à L’approche 1-2-3

  1. Mélanie Bergeron dit :

    Voilà une approche telle qu’on l’aime, simple, facile mais surtout bien efficace. Pour ma part, comme je suis éducatrice en petite enfance, j’ai commencé à utiliser cette technique dans mon groupe d’enfants âgés de 4 et 5 ans et du jour au lendemain j’ai constaté une différence considérable. À partir de là, j’ai décidé de l’appliquer à la maison. Bref, il s’agit d’une technique facile qui permet de rester toujours calme tout en étant super efficace. L’essayer c’est l’adopter!

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